Week-end 100% et une nouvelle leçon...
Et exercice difficile pour Lui car ça voulait dire qu'Il devait tout prendre en main, à chaque minute, toute la journée.
La journée a commencé tout doucement. Maître ne m'avait rien dit de son programme si ce n'était qu'il voulait qu'on discute règles et protocoles car il avait envie d'en mettre en place de nouveaux.
Nous avons donc pris le temps de mettre un protocole spécifique au point concernant la pose d'un collier lors de journées à nous deux. Ça n'a l'air de rien, mais cela a pris du temps. Entre la position qu'il veut que je prenne, la façon de présenter le collier, les mots à dire... J'ai ensuite écrit tout ça dans mon carnet d'esclave histoire de bien imprimer les choix de Maître.
La suite... ne s'est pas tout à fait passée comme je l'avais imaginée... C'est en partie de ma faute. Je m'étais imaginée tellement de choses, j'avais envie de tellement de choses... Je m'étais aussi préparée mentalement à vivre plein de choses... Je sais pertinemment que c'est un de mes défauts face à Maître : penser à Sa place... Et penser qu'Il voudra ceci ou cela... Et du coup, forcément, je suis souvent à côté de la plaque... Et je suis déçue...
Après coup, je relativise. Il faut bien avouer que nous étions assez fatigués. Psychologiquement car la semaine précédente avait été fortes en émotions. Les enfants avaient demandé beaucoup d'attention et beaucoup de discussions à 2, à 3, à 4, matin, midi, soir et... soirée... Tous les deux étaient revenus certains soirs après leur coucher pour discuter de leurs soucis d'enfants/d'ado. Il était temps que leurs vacances arrivent...
Et puis physiquement, entre le temps maussade, l'arrivée de l'automne, les combats de nos corps contre les maladies automnales (sans compter le risque de contracter le virus du Covid vu que la grande y avait été exposée à l'école) et nos couchers tardifs, la fatigue s'était bien accumulée.
Le repas du soir est arrivé alors que je n'avais pas vu passer la journée et encore moins vécu ce que j'avais tant espéré : une séance. Quelle qu'elle soit. Impacts, sexe, bougie, n'importe. Mais quelque chose...
Et d'un coup, Maître m'a dit que la journée ne s'était pas passée comme il l'avait prévue dans sa tête... Maître étant sur-efficient, Il a besoin de programmer Ses actes, de tout prévoir, et surtout, de s'en tenir à son programme pour ne pas partir dans tous les sens et pour que son esprit ne vagabonde pas. Enfin, moins, car pas, c'est impossible pour un sur-efficient...
Mais il m'a aussi dit que c'était en partie de ma faute à cause d'une escapade d'une heure à l'extérieur pour un petit tour d’Halloween avec les enfants du village... Et dans ma tête, j'ai pensé, ben il suffisait de me l'interdire... C'est Lui le Maître... Il n'avait qu'à, comme décidé au matin, prendre en main et diriger toute la journée... Mais il a voulu me faire plaisir...
Et là, comme dirait l'autre, c'est le drame... Comme je suis prise en faute, même si Maître ne m'a fait aucun reproche mais a simplement fait un constat, me voilà à me vider de toute mes émotions. Je ne sais comment l'expliquer sinon par image : comme un différentiel de tableau électrique. Il peut sauter à une vitesse impressionnante, et parfois, sans réelle raison, mais il faut un peu, beaucoup, forcer pour le remonter... J'ai donc mis mon masque d'indifférence... Qu'on pourrait aussi appeler bouclier de protection... Quoique Maître dise ou fasse dans ces cas-là, plus rien ne me touche. Le truc c'est que je suis parfaitement consciente de devenir tout ce qu'Il déteste. Froide, inexpressive, trop docile... Mais je n'arrive pas encore à remonter le différentiel toute seule...
Il m'a alors envoyée sous la douche et m'a mis de la musique dans la salle de bain en me demandant de me vider l'esprit et de me concentrer sur la musique. Peine perdue... J'ai continué à ressasser, à cogiter, à imaginer ce qu'Il allait faire... Et bingo, croyant me faire plaisir, Il a décidé d'entamer une séance fessées... Il n'a pas frappée longtemps que j'ai fondu en larmes... Pas à cause de la douleur mais parce que la pression, que je m'étais mise seule durant la semaine, qui avait gonflé en cette journée étrange plus mon sentiment de "nullitude" par rapport à ma réaction, a fini par exploser... Conscient qu'aller plus loin ne serait utile ni à Lui ni à moi, nous avons alors entamé une discussion.
Est alors ressorti quelque chose que je n'avais manifestement pas réussi à Lui expliquer clairement, ou que, je pense, Il n'avait pas voulu entendre, depuis tous ces mois. Que ce que j'attendais de notre relation M/e n'était pas qu'Il me fasse plaisir ou qu'Il prenne en compte mes besoins et mes envies mais tout le contraire! J'ai clairement besoin qu'Il fasse ses choix pour Lui. Selon Ses envies. Ses besoins. Certes, et c'est là tout l'art d'être un Maître bienveillant et respectueux comme Lui, en prenant en compte mes états psychologiques et physiques. J'ai d'ailleurs une totale confiance en lui pour juger de ce que je suis capable de vivre ou pas en fonction du moment. Mais c'est Son bien-être qui m'importe avant tout.
Maître s'est alors rendu compte qu'Il avait beaucoup lu, et reproduit, de témoignages de Dominants/Maîtres de soumises, mais peu d'esclave. Et c'est peut-être là une différence soumise/esclave. En tout cas, de notre point de vue...
Souvent (mais ne faisons pas de généralités quand même...), les Tops de soumises veulent les prendre en main pour les aider, les faire grandir, leur faire franchir des obstacles. Il se fait que pour moi, le fait que Maître me demande ce que je souhaite travailler de mes défauts ou quel obstacle je désire franchir me pose des soucis... J'ai du coup cette impression qu'Il est tourné entièrement vers moi et non vers Ses besoins et Son plaisir. Et quand du coup j'ai la sensation qu'Il fait quelque chose pour moi et non pour Lui, je bloque...
Alors vous me direz "Mais tu n'as pas pété un plomb à cause de ça pourtant?" Et bien non, effectivement. La raison principale de ma première réaction d'agacement est mon impatience... L'envie de profiter à fond de ce week-end à deux, moments trop rares, pour aller plus loin dans nos pratiques... C'est contradictoire hein. Je ne désire pas que Maître s'inquiète de mes envies mais je pars en vrille parce que justement, j'avais envie de quelque chose qui ne s'est pas passé... Oui, je sais... J'ai encore beaucoup de travail sur moi-même à faire. Soupir.
Cependant, malgré tout ça, ou à cause de tout ça, nous avons pu faire un nouveau bond dans notre relation. Et c'est ça que je retiendrai de ce week-end. Un nouvel apprentissage. Pas celui auquel je pensais. Mais une leçon énorme. Car si, plus tôt, j'avais réussi à exprimer mes besoins en tant qu'esclave, si j'arrivais à mieux communiquer, je crois que certains agacements auraient pu être évités. De part et d'autre d'ailleurs...
Voilà donc notre première journée... Je garderai pour nous la deuxième, qui fut bien plus agréable pour nous deux et qui s'est d'ailleurs terminée en explosions de plaisir.
Mais il me reste encore une chose très importante à faire et qui me tient à cœur :
Maître, je me mets à genoux devant vous.
Je vous présente mes excuses pour mon comportement de ce jour étrange.
Je sollicite votre pardon pour ne pas avoir l'esclave que je devais être.
Je promets à l'avenir de calmer mon impatience.
Je vous aime, plus haut que les étoiles 🌟
La vie d'esclave est truffée d'embûches. Ce n'est pas toujours une évidence de vouloir croire bien faire par certitude et non pas pour le plaisir du Maitre. La vie d'esclave est un difficile apprentissage
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