30 jours...

Hier, Maître et moi avons eu une grande, calme et constructive discussion... 

Si vous avez lu l'article précédent, je pense que vous aurez compris que je suis, depuis quelques temps, dans le flou le plus complet sur ma condition d'esclave... Et forcément, pour Maître, ça ne l'aide pas non plus à être le Maître qu'Il voudrait être et qu'Il sait devoir être pour moi.

Voici donc un aperçu de notre discussion ainsi que la solution que nous avons décidé de mettre en place, afin d'enfin arriver, ensemble, à me sortir de ma zone d'ombre...

Cette année, j'ai suivi quelques chemins non classiques pour m'aider à me comprendre, moi, qui j'ai pu être, qui je suis, comment j'en suis arrivée là et surtout, quoi et comment faire pour pouvoir évoluer vers une meilleure version de moi-même. Ces chemins n'avaient rien à voir avec notre relation D/s ou ma condition d'esclave d'ailleurs. C'était au départ pour m'aider à me guérir de ma peur panique d'être abandonnée. Et c'était aussi, pour moi, un choix, une façon de me mettre à l'épreuve et de mieux comprendre les croyances de Maître. Sa façon de percevoir le monde, Sa foi, Ses convictions.

Mais ces chemins là sont compliqués... Et prennent du temps à être suivis ou, au mieux, compris et assimilés... Je me doute que ce n'est peut-être pas clair pour tout le monde... Disons que j'aurais simplement pu me tourner vers une aide psychologique classique mais que j'ai préféré suivre une voie plus énergétique.

Suite à ce travail intérieur, à cette ouverture d'esprit, à ces changements de vision des choses, des gens, de l'univers (c'est très difficile à exprimer, je suis désolée de ne pas être plus claire...) mon comportement, mes réactions, mon attachement, mon engagement vis-à-vis de Maître ont changé. 

Mais la chose qui a été la plus difficile à vivre, et ce ne fut pas facile à avouer (pas plus que de vous l'écrire d'ailleurs), c'est que mes sentiments envers Maître ont vacillé alors qu'ils ont toujours été pour moi une ancre, un phare, un point de repère. J'ai toujours été certaine d'être entièrement, totalement amoureuse de Lui et ce, dès le premier jour... C'est très bête et très fleur bleue mais j'ai su, dès le départ, qu'Il était mon double. Ou plutôt la seule pièce qui s'emboitait parfaitement avec la mienne. Que nous deux, nous ne faisions qu'un.

Et finalement, pour moi, perdre ce point de repère, cet amour inconditionnel, inexplicable et irréfléchi, s'est avéré catastrophique... J'en suis arrivée à me dire que Maître pouvait finalement faire ce qu'Il voulait, de moi, de Lui, de nous, de notre famille, de notre vie. Je n'avais plus aucun but, aucune envie, pas même celle de Lui faire plaisir... Plus rien ne m'intéressait. À chaque question de Maître ma réponse était "comme vous voulez Maître". Je me suis éteinte... Ce n'était vraiment pas le but recherché...

Alors peut-être que pour certaines personnes, c'est par contre le but ultime de la condition d'esclave : ne rien vouloir, ne rien savoir, n'avoir envie de rien, ne plus avoir de but personnel et suivre les ordres du Maître sans plus se poser la moindre question.

Malheureusement, tous ces sentiments, ces ressentis, mais surtout, ce vide intérieur, ont été pour moi un véritable calvaire... J'étais devenue complètement insensible à tout ce qui se passait autour de moi. D'heureux ou de triste. Et ça ne me ressemble pas... Ce n'est pas moi... Ce n'est pas non plus la personne que Maître désire avoir auprès de Lui. Et il m'a fallu un certain temps pour arriver à extérioriser et exprimer tout ça dans le calme...

C'est aujourd'hui chose faite. Et Maître m'a comprise. Merci Maître.

La question qui s'est posée aujourd’hui entre Maître et moi a été de savoir ce que je voulais. Savoir tout d'abord si je voulais continuer à vivre avec Maître ou pas. Si mon amour pour Lui était toujours présent, juste caché ou finalement parti... Il est toujours là... Et oui, je désire me battre pour ça.

Ensuite, je dois savoir comment je veux vivre notre relation. Si je suis capable mais surtout, si j'ai l'envie et aussi le plaisir de vivre notre vie en mode D/s. Car si je n'en n'éprouve aucun plaisir, Maître n'en n'éprouvera pas non plus...

Maître m'a donc proposé un petit défi. Pendant 30 jours, Il va prendre pleinement et entièrement la place de Maître. Ce que jusqu'ici, Il n'avait pas fait par peur de mes réactions... Dans ces 30 jours, nous avons 2 semaines de congés ensemble dont une où nous ne serons que nous deux. Collier, entraves et autres accessoires pourront donc être pleinement utilisés durant 7 jours sans que nous devions être "prudents". Juste avec les voisins. Sourires.

Maître, sachez que, pendant 30 jours, je m'engage, en toute connaissance de cause et en toute conscience, à:

- Obéir à tous Vos ordres sans rechigner.
Si d'aventure un ordre devait m'être vraiment difficile, je m'engage à obéir tout de même avec le droit de demander à en discuter après.

- M'exprimer et communiquer sur tous les sujets de la vie courante et surtout, pour tout ce qui concerne notre vie présente et future. Plus de "Comme vous voulez Maître"

- Redevenir l'esclave sexuelle aguichante, la petite chienne excitée que Vous aimez tant d'il y a quelques mois.

- Accepter sans bouder les éventuelles punitions qui pourraient tomber en cas de manquement à mes devoirs ou non respect de nos protocoles.

- Inscrire tous les jours dans mon journal, mon ressenti général de la journée (si Vous êtes d'accord, exception faite de mes journées de 12 heures de boulot...)

Et si Maître m'autorise à le faire, je prendrai le temps d'écrire ici aussi un petit compte rendu en cours de route.

À la fin de ces 30 jours, nous prendrons alors le temps de discuter à cœur ouvert et en toute honnêteté de notre expérience "full BDSM".
Je pense qu'à ce moment-là, autant pour moi que pour Maître, nous saurons exactement comment nous voudrons vivre notre relation à deux. Vanille, Vanille/BDSM, BDSM...

Ce que finalement, nous aurions dû faire bien plus tôt... 

Comme quoi, "Rien ne sert de courir il faut partir à point", "Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs", etc etc... Ces petits dictons et fables qui nous paraissent idiots sont finalement plein de bon sens!