2 ans de Maîtrise

Article écrit par Maître

Si j'écris cet article ce jour, c'est pour témoigner de mon parcours personnel sur ces deux dernières années et montrer que, devenir Maître d'une esclave, ça implique beaucoup de responsabilités et de travail.
Et oui, c'est aussi une façon pour moi, de tordre le cou à cet adage qu'être Maître, c'est rester assis à donner des ordres... Car certains auraient tendance à penser que c'est facile, que l'esclave a juste à obéir, et qu'il n'y a aucun effort à fournir de la part du Maître. Loin s'en faut...

J'ai donc démarré notre relation par une introspection profonde, sincère, sans me mentir à moi-même, pour aboutir à la première discipline à acquérir, à mon sens, la maîtrise de moi-même. J'ai dû mieux apprendre qui j'étais vraiment, ce que j'aimais, ou pas, j'ai appris à mieux gérer mes émotions, à les exprimer aussi, et j'ai déterminé le chemin que je désirais suivre dans ma vie et ce, avant d'être vraiment capable de maîtriser mon esclave.

Une fois le calme, l'équilibre et la sérénité trouvés en moi, j'ai seulement réellement pu commencer à maîtriser papillon. Mieux comprendre ses émotions, ses ressentis, ses états d'âme, les analyser, apprendre à gérer mes et ses réactions en fonction des situations. Apprendre aussi de ses expressions non verbales, comme lors de séances SM, afin de ne pas la blesser à vie physiquement ou mentalement. Rien n'est facile, c'est un effort mental de tous les instants. C'est également énormément de responsabilités. Car outre mon envie de l'avoir à mes pieds et de la maîtriser, je tiens bien évidemment à ce qu'elle soit heureuse et épanouie dans notre lien. Et cela passe, pour elle comme pour moi, par la gestion de ses contacts, les réseaux sociaux, ses horaires, ses tâches, mes envies, mes besoins, mais aussi la gestion de nos deux enfants...

Tout ça ne s'est pas toujours fait dans la joie et le bonheur... Il y a aussi eu des moments de souffrance, de douleur, des conflits. Que j'ai parfois géré "à l'ancienne" (comprenez en mode "vanille"). Cela m'a d'ailleurs fait prendre conscience que gérer des conflits de cette façon n'était plus possible au sein de notre lien. Car le paradigme que je visais, soit une prise en main totale sur tous les aspects de la vie de papillon, nécessite fermeté et discipline. Elle-même vous l'a déjà témoigné, soit on est en 24/7 et tout passe par notre lien, soit pas, et cela la rend malheureuse.

Et puis, dans la vie que papillon et moi menons, il y a beaucoup d'autres choses auxquelles je dois penser. Nous travaillons tous les deux, nous avons deux enfants, des animaux... J'ai aussi décidé de revenir à une vie champêtre, faite de plaisirs simples, de calme. J'ai choisi de tendre au maximum vers une autonomie énergétique et alimentaire. Mais tout ça, les aménagements de notre espace de vie, le maraîchage, le soin de nos animaux, la cuisine, demande de l'investissement, du sérieux, de la remise en question, des recherches pour être bien fait. Et du temps... Beaucoup de temps et de responsabilités. Et ce n'est pas de tout repos de devoir prendre toutes les décisions au sein de ma famille et d'en assumer les éventuelles conséquences. Qu'elles soient mentales ou matérielles.

Aujourd'hui,  nous sommes arrivés à cette relation Maître/esclave en 24/7, entière, pleine, épanouie des deux côtés. Cela a mis deux ans. Mais ces deux années ont été nécessaires à tout cet apprentissage. Et il n'est pas fini! Mais dès aujourd'hui, je peux dire que maintenant, je maîtrise tout de mon esclave.

Ceci dit... Une petite mise en garde... Si vivre une relation M/e en 24/7 comme la nôtre, peut paraître enviable et idyllique car effectivement, nous sommes heureux et épanouis, je tenais aussi à faire prendre conscience que ce n'est pas un jeu, ce n'est pas facile, nous nous devons d'être attentifs à l'autre et rester dans le respect et la bienveillance, sans passer du côté obscur de la force, soit l'abus de l'autre.
Ce n'est pas donné à tout le monde. Papillon et moi sommes ensemble depuis 16 ans maintenant. Nous nous connaissons bien et cela a fortement pesé dans la balance pour arriver à mettre en place notre lien. Sans une grande connaissance de l'autre, un lien M/e peut rapidement dégénérer et créer des blessures inguérissables.

J'arrive au bout de ce que je voulais vous transmettre. Un dernier partage pour la route.

Voici en image la vision que j'ai de notre paradigme. Il va de soi que c'est MA vision de NOTRE lien. Pas ce qu'il faut faire. Chacun a ses besoins, ses envies, nous sommes tous différents. Et oui, cela a pris du temps, mais quand on se reconstruit sur de nouvelles bases, il faut le prendre pour ne pas faire fausse route. Et savoir ce que je voulais réellement, finalement, ce ne fut pas aussi simple!